Je n’étais pas prêt...
Quand je me suis lancé, je n’avais aucune idée de ce qui allait arriver.
Je pensais très naïvement que je me lançais dans un projet de 6 mois à 1 an tout au plus.
J’ai vite compris que l’échelle serait bien différente.
J’ai vite compris qu’il faudrait faire des sacrifices.
Étais-je prêt ? Pas du tout, je me suis adapté.
Je crois que ce mail va être très personnel, je sais que ça n'intéresse pas tout le monde et vu que je considère ton temps comme la chose la plus précieuse, je ne vais pas en abuser.
Si tu n'as pas le temps, je te conseille de le lire plus tard...
Pourquoi je me suis lancé ?
J’ai toujours eu cette envie de partager, d’échanger et d’apprendre des autres.
J’ai bien dit des autres, car apprendre seul n’a aucun intérêt pour moi.
Loin de moi l’idée d’essayer de te faire penser que j’apprends mieux que toi, je veux juste partager.
Au fil de mes expériences, j’ai vite compris qu’un profil comme le mien peut devenir intéressant pour mon entourage.
Si tu as un développeur curieux et qui aime partager dans ton équipe, tu dois surement t’en rendre compte.
Ta veille technique est facilitée, tu es toujours challengé bref on ne s’ennuie pas.
La vérité, c’est que j’ai toujours souffert du syndrome de l’imposteur.
Je te l’accorde, c’est moins vendeur.
Avec le recul, je pense que c’est un des facteurs qui me pousse à toujours repousser mes limites.
J’ai une facilité à partager, fédérer autour de sujet tech mais je ne m’en suis jamais rendu compte.
J’ai fini par le comprendre en écoutant ce qu’on disait de moi.
Aujourd’hui encore, avec une communauté toujours plus grande, je fais très attention à ce que je publie.
Les mots, le ton, la véracité des informations, l’approche, j’essaie de laisser un minimum de choses au hasard…
Je n’ai pas de recette miracle pour outrepasser ce fameux syndrome, je me suis simplement rendu compte qu’on peut apprendre à vivre avec…
Une fois tous ces doutes balayés, j’ai pu saisir une opportunité.
Une startup en train de couler, une rupture conventionnelle, la possibilité de devenir freelance…
J’ai saisi cette opportunité avec une idée en tête.
Vivre du développement autrement.
Vivre du développement en aidant les autres.
Faire en sorte de répondre à toutes les questions que je me posais.
Toutes ces questions laissées sans réponses.
Ces énigmes que le temps et les expériences ont fini par résoudre…
On y est, c’est le début de l’aventure Captain Dev.
Parfois il faut suivre son instinct
Tu peux avoir la meilleure idée au monde, les meilleurs projets, tu croiseras toujours des sceptiques.
La première personne à qui j’ai présenté le nom Captain Dev a rigolé.
Aujourd’hui une grande partie de mes proches m’appelle Captain…
Quand j’avais 50 abonnés, on me taquinait sur le fait de faire des vidéos YouTube.
Aujourd’hui avec un compteur proche des 11K on me prend au sérieux.
Première leçon, peu importe le projet dans lequel tu te lances, tu dois être ton premier supporter.
Si ça fonctionne, tu trouveras toujours des personnes pour te dire : “j’ai toujours su que ça allait cartonner”.
Si tu te plantes, tu trouveras toujours des personnes pour te dire : “non, mais c’était sûr, je le savais, mais je n’ai pas osé te dire que…”
On a souvent tendance à tenir les autres responsables alors qu’en fait, ça ne tient qu'à nous…
YouTube = Business
YouTube a toujours été un business pour moi.
Dès la première vidéo, dès le premier montage.
Si tu savais le temps qu’un créateur de contenu passe à créer du contenu…
Malheureusement comme pour la majorité des services “gratuits” sur Internet, le consommateur reçoit une vision complètement biaisée de ce qui se passe sur les rideaux.
À tous ceux qui pensaient que pour faire une vidéo YouTube, il suffit d’allumer sa caméra, papoter et cliquer sur le bouton publier, désolé de vous décevoir.
Je passe une moyenne de 4 heures à 2 jours pour préparer, tourner, monter et publier une vidéo.
Certaines vidéos demandent parfois encore plus de temps, car il faut faire des recherches ou potentiellement préparer du code.
Voilà pourquoi je fais peu de live coding…
Parce que oui, un live-coding, ça se prépare.
En général, on prépare une version fonctionnelle de tout le code, puis on enregistre étape par étape en essayant de faire en sorte que ce soit digeste pour le spectateur.
Je n’ai rien contre le bénévolat, mais créer du contenu sur YouTube est tellement épuisant, je ne pense pas que j’en serai là si je n’avais pas considéré la chose comme un business dès le départ.
YouTube, un business ingrat
Publier des vidéos, c’est une chose.
Publier des vidéos qui marchent en est une autre.
Là, c’est le Far West.
La particularité de la création de contenu sur ce genre de plateformes c’est que le succès de ta vidéo n’est pas proportionnel aux efforts fournis pour la créer.
Ça pourrait être perçu comme un détail, mais c’est ce qui a conduit beaucoup de YouTubers au burn-out.
Parfois je passe 4 jours sur une vidéo, elle flop.
Une semaine plus tard, j’écris, je tourne, je monte, je publie une vidéo en 4h top chrono, 3 fois plus de vues !
Avec l’expérience, tu finis par comprendre le fonctionnement de l’algorithme.
Tu sais à l’avance ce qui a une chance de cartonner ou non.
Et les formations dans tout ça ?
Le but des formations est d’aider les développeurs à se former sur des technologies d’actualités.
Je suis le premier à le dire, une formation a pour seul but de gagner du temps.
En cherchant sur le net, tu peux arriver exactement au même résultat.
Une formation c’est juste un moyen de mieux prévoir combien de temps tu vas y passer.
À la base, la chaine YouTube est un canal d’acquisition d’audience pour les mails privés.
Les mails privés sont un moyen de vendre sans avoir une foule de haters dans les commentaires de la chaine.
Avec le temps, pas mal de choses ont changé.
La chaine reste un moyen d’acquisition d’audience, mais pas seulement.
Je veux faire de ma chaine une base de connaissance pour les développeurs.
Je veux y mettre tous mes retours d’expériences, tous les conseils dont j’aurais souhaité bénéficier à l’époque.
Les mails privés sont devenus un moyen privilégié de communiquer avec l’audience.
Certains sont parfois étonnés de me voir répondre aux mails.
C’est ça la force des mails privés, je prends le temps de répondre à toutes les sollicitations.
Et je dois dire que ça fait partie des interactions les plus intéressantes !
Le combo chaine + mails privés me permet d’apporter un maximum de valeur gratuitement.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, il y a les formations.
Je travaille dur à agrandir le catalogue !
C’est un peu comme un cinéma gratuit, tu peux regarder le film, mais les popcorns sont payants…
Comment j’enregistre une formation ?
Je crois que c’est la partie que j’ai le plus sous-estimée.
Jamais je n’aurais imaginé à quel point c’est long.
Je ne dis pas ça pour tenter d’augmenter la valeur perçue, mais enregistrer du code, c’est extrêmement long (et parfois chiant).
Tu ne dois rien laisser au hasard.
On n’est pas sur du développement personnel, là c’est de la technique, si le code ne fonctionne pas, il ne fonctionne pas.
C’est binaire…
Enseigner c’est le meilleur moyen d’apprendre.
Je peux te le confirmer.
Quand tu veux apprendre aux autres, tu as 100 fois plus de raisons de vérifier toutes les ressources que tu utilises, tester tous les cas de figure, essayer de prévoir toutes les questions.
Le plus compliqué est de revêtir le costume d’un débutant.
Essayer de s’imaginer les réactions d’un novice face à un sujet pour être sûr de ne pas le perdre au bout d’une heure de formation…
J’y passe concrètement en moyenne une à deux semaines à temps plein.
Ayant d’autres activités, je n’ai pas encore atteint les deux par mois.
Ça me fait doucement rire quand on me présente Udemy comme une solution miracle pour vendre ses formations.
Que les choses soient claires, jamais je ne vendrai sur Udemy.
Udemy c’est un peu comme Amazon.
Pour l’utilisateur, c’est génial : beaucoup d’offres et des prix bas !
L’envers du décor est que ces plateformes font des dégâts.
Les frères Codeurs ont fait une vidéo sur leur business model à la limite de la légalité.
Ce qu’il faut retenir :
- Je n’ai pas la maitrise des prix
- Pour chaque client amené par la plateforme, Udemy prend 50%
- Je suis à la merci de leur algorithme
Concrètement, les clients Udemy n’achètent que des cours à 10 euros.
5 dollars de chiffre d’affaires par vente amenée par la plateforme.
Donc si je dois me verser un salaire avec un business model sur Udemy, je touche à peine 2,5 dollars soit 2,12 euros net (avant imposition).
La réponse que je reçois (de personnes qui n’ont jamais produit une minute de formation), c’est : “oui, mais si tu en vends beaucoup, ça devient rentable”.
Là encore, ce n’est pas le cas.
Udemy met en avant une seule tête d’affiche par thématique.
Les autres se ramassent les miettes…
Bref, j’ai décidé de faire sans Udemy et j’en suis bien content.
Hors de question de brader mon travail à une plateforme qui ne défend pas mes intérêts…
J’ai la maitrise de A à Z, je ne suis pas dépendant d’un énième algorithme...
La fameuse vision long terme
Il y a une chose qui m’a permis de passer à un autre niveau.
Un autre niveau de mindset, pas encore de revenus ^^...
L’erreur que j’ai faite au départ, c’était de penser que j’en avais pour 6 mois à un an.
À partir du moment où j’ai commencé à me projeter sur 5 à 10 ans, tout à changé.
“Rome ne s’est pas construite en un jour”
On a souvent tendance à tout vouloir tout de suite.
Ce manque de patience fait que la majorité se plante dans un mur.
En ayant une vision long terme, ce n’est plus grave si ma vidéo n’a pas passé les 1000 vues en 24h.
Elle va rester là à faire des vues régulièrement pendant 5 ans.
Ce n’est pas grave si ma formation n’a pas fait autant de vente que j’espérai.
Je vais pouvoir la vendre régulièrement pendant les mois qui suivent.
C’est exactement pareil pour ta carrière, tes projets personnels et professionnels.
Aucun succès n’arrive du jour au lendemain (sauf la chaine de Micode lol).
Quand quelqu’un fait le buzz, on a souvent tendance à voir que ça.
On ne veut pas voir qu’il y a bossé dans l’ombre pendant 2, 5, 10 ans…
L’aventure ne fait que commencer
Voilà ce que je vise pour les années à venir en termes de business.
Faire grandir la marque Captain Dev.
Continuer de produire du contenu, attaquer d’autres plateformes et d’autres formats.
Augmenter la taille du catalogue de formations en couvrant des sujets pouvant aller du débutant au software craftsman en quête de nouvelles skills.
Continuer à prendre des missions freelances de temps à autre.
Cela me permettra de garder les pieds sur terre pour produire du contenu toujours au plus proche de la réalité.
Développer et monétiser des petits projets.
Explorer l’univers peu documenté de ces développeurs qui développent des SaaS en indépendant.
Le but à long terme est de maximiser les revenus des piliers précédemment détaillés.
Bien sûr, je ne manquerai pas de continuer à documenter tout ce que je fais à travers mon contenu.
Dernière chose
Si tu te lances dans un projet entrepreneurial, entoure-toi bien.
Que ce soit la personne avec qui tu vis, des amis entrepreneurs, tes parents, ta famille, fait attention à du temps avec des personnes qui croient en toi.
Tu peux avoir la plus grande motivation au monde, le problème c’est de la garder tout au long de l’aventure.
Pour ça je dois remercier Margot, ma fiancée.
Sans son soutien infaillible, je ne serai pas là à t’écrire ces lignes.
À demain,
Captain Dev